jeudi 7 janvier 2010

La vie dans une capitale africaine

Quand on parle de capitale, on pense grands immeubles, grands boulevards, beaucoup de voitures et la foule sur les trottoirs. A Niamey, ce n’est pas tout à fait comme cela.
Déjà, vous atterrissez dans un petit aéroport pour une capitale, à peu près la taille de celui de Nîmes. Puis, vous prenez les grands boulevards pour rejoindre votre hôtel 3 étoiles, tout confort avec piscine, accès wifi, salle de projection cinéma : jusque là, ça ne change pas des grandes villes que vous avez l’habitude de fréquenter.


Mais si vous décidez de prolonger votre séjour, vous commencerez à vous rendre compte que vous êtes en Afrique.
Tout d’abord, vous cherchez une villa à louer, dans les beaux quartiers de préférence, toute entourée de hauts murs, avec un jardin agrémenté de grands arbres, mais surtout avec un gardien devant, obligatoire pour tous les étrangers si l’on souhaite garder tout son matériel et ne pas recevoir de visites dérangeantes.

Et puis, vous prenez le temps de vivre dans cette belle capitale qu’est Niamey, mais de jour bien sûr, ou de nuit, mais jamais seul car les étrangers sont hélas une cible facile.

Ainsi, voici ce qui vous attend :
6h30 : Niamey s’éveille au bruit de la prière musulmane ou des coqs si vous habitez dans les petits quartiers. Il fait encore à peine jour. Les habitants se préparent pour leur journée de travail. Les femmes ou les jeunes filles balayent la cour, d’autres femmes préparent la bouillie de mil ou la pâte pour les massas (beignets) qui seront vendus dans la rue.

7h : Niamey est bien éveillée : les vendeurs sont alignés le long de la piste, les enfants marchent, sacs au dos, pour l’école, les travailleurs se hâtent pour prendre un taxi ou bien marchent jusqu’à leur travail, et tout cela dans un joyeux vacarme de klaxons et dans un nuage de poussière.


Mais ce qui sera plus inhabituel pour un européen sera de voir les troupeaux de chèvres ou de moutons passer juste devant sa porte, mené par un touareg jusqu’aux pâturages ou bien sur le marché aux bêtes...


... ce sera aussi de voir certains enfants se promener pieds nus ou sans vêtement.

Puis si vous marchez 10 minutes pour rejoindre un axe principal goudronné, le bruit des voitures et des klaxons sera encore plus présent. Mais ce qui vous frappera le plus, ce sera la rencontre d’un chameau sur la route, au milieu des voitures, tiré par un paysan, et transportant tout un ballot de paille. Vous croiserez aussi des chariots tirés par deux enfants avec diverses marchandises: des bidons d'eau, de la paille, du bois; ou bien des chariots tirés par un âne, avec divers chargements.


Parfois, au beau milieu de la route, vous vous trouverez nez à nez avec une voiture ou une moto accidentée. Elle pourra rester deux heures, en attendant l’arrivée de la police pour le constat.


Et si vous vous préoccupez du code la route, il y a très peu de panneaux de direction : vous devez donc connaître votre chemin par cœur, très peu de panneaux de limitation de vitesse : vous pouvez donc rouler à l’allure que vous souhaitez. La ceinture est optionnelle, le casque pour les motos également. Et c’est le plus habile qui se faufilera entre les voitures pour arriver à son but.

Puis la circulation se calmera vers 9h du matin et reprendra vers 13h et surtout entre 17h30 et 18h juste avant la prière du soir.
Et là, si vous êtes piéton et que vous souhaitez traverser un grand axe, il faudra savoir être patient : parfois 10 minutes d’attente car il n’y a pas de passages pour les piétons.
Et vous croiserez les troupeaux qui rentrent chez leur propriétaire, les jeunes filles ou les femmes qui retournent chez elles avec, sur la tête, une grande bassine contenant de l’eau ou le mil pour le soir.

Vous passerez aussi au milieu d’une partie de foot improvisée sur la piste, par de jeunes garçons.

Et quand vous rentrerez chez vous, votre gardien vous dira :
« bonne arrivée ».

Voici donc un petit aperçu de la vie dans une capitale africaine : entre la vie pastorale et la vie urbaine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire