vendredi 26 février 2010

Un peu plus de 4 mois...

Il y a une semaine, je fêtais mes 4 mois au Niger. Et ce jour là fut un peu particulier. En effet, la veille, il y avait eu un coup d'état à Niamey. L'armée a enlevé le Président et a pris le pouvoir à sa place. Les étrangers avaient alors reçu l'ordre de ne pas sortir de leur habitation et un couvre feu mis en place le jeudi de 18h à 6h le lendemain. Ainsi vendredi 19 février, les étrangers étaient censés ne pas se rendre à leur travail. En effet, dans ces moments de crise politique, les étrangers peuvent être la cible en cas d'éventuels affrontements.
Cependant, je m'y suis rendue dans le but de donner des nouvelles par internet.

Et oui, pendant ce quatrième mois, j'ai déménagé. Je n'habite plus sur mon lieu de travail mais dans un autre quartier moins rural à un peu plus de 15 minutes à pieds. Je souhaitais trouver un peu plus de calme. De plus, j'habite dans cette maison avec une colocataire américaine, ce qui me permet de m'évader un peu de mon travail le soir.

Côté travail, ce mois-ci à été marqué par l'aboutissement de ma démarche de prévention: j'ai enfin pu présenter le programme de prévention de la diarrhée par le lavage des mains devant plusieurs classes. (http://journaladra.blogspot.com/)

Et côté vie personnelle, j'ai essayé de faire un pas de plus vers la culture africaine en me faisant faire mon premier pagne africain.


Avec la couturière à gauche de la photo

Mais il faut encore que je fasse des efforts pour vivre dans cette culture: j'ai encore du mal à supporter les gens qui arrivent avec plus d'une demi-heure de retard, qui disent qu'ils ont compris pour vous faire plaisir.

Et côté climat, il fait déjà 42degrés à l'ombre vers 14h et 34degrés à 22h. Et ce n'est que le début de la saison chaude... Alors on verra si je n'aurai pas trop fondu avant le mois d'aout...

jeudi 25 février 2010

Un safari au parc W


Après avoir admiré les girafes pendant la matinée, retour vers Niamey pour prendre la route du parc national du W à environ 2h30 de voiture dont 90km sur piste de sable. Ce parc est reconnu pour la richesse de sa faune : on a répertorié 80 espèces différentes d’animaux et plus de 300 espèces d’oiseaux. Il a une superficie de plus de 10 000km2 et a la particularité de s’étendre sur 3 pays : le Niger, le Burkina Faso et le Bénin. La partie nigérienne compte 2200km2.



Nous arrivons aux alentours de 14h à l’entrée du parc et il nous faut là aussi prendre un guide, qui grâce à sa connaissance du comportement des animaux ainsi que de leurs traces, va pouvoir nous diriger dans cette végétation. En effet, ce n’est pas un zoo et donc la rencontre des animaux est très aléatoire.

Mais il semble que nous soyons chanceuses car à peine rentrées dans le parc, un spectacle grandiose s’offre à nous :
les éléphants prenant leur bain et jouant comme des enfants en s’arrosant avec leur trompe:

ou bien ne se génant pas pour nous montrer leur postérieur:

Nous attendons quelques minutes pour espérer les voir sortir mais ils préféreront la fraîcheur de l’eau que les rives étouffantes même si elles sont synonymes d’un bon repas. En effet, un éléphant passe tout de même 16h par jour à se nourrir !! Quel glouton !!

Peut être que les éléphants n'avaient pas très faim, mais pour nous il était 15h passées, et notre repas de midi, il n'était pas question de le manquer malgré tous ces beaux animaux à regarder... De si beaux paysages: ça donne bien faim.


Puis nous nous dirigeons vers notre campement de base pour la nuit : des tentes plantées le long du fleuve Niger avec des cases pour les sanitaires.
Une petite pause, le temps d'attendre que l'agence nous inscrive pour la nuit:


Les affaires déposées, nous tentons une promenade en 4X4 pour surprendre le roi de la forêt. Mais le lion a décidé ne pas se montrer ce soir là. Et pourtant, il a bien laissé ses empreintes dans le sable.
Revenues au camp de base, pourquoi ne pas escalader la petite colline et voir le paysage se transformer avec le coucher du soleil. De là haut, nous apercevons les méandres du fleuve Niger et c’est à cet endroit précisément que le fleuve à la forme d’un W, ce qui donna le nom à ce parc.

Une partie du W que forme le fleuve du Niger

De voir toute cette nature, cela donne nous donne le sourire:


ou même une explosion de joie...


De là haut, nous assistons aussi à la partie de cache-cache de babouins, à la pause déjeuner d’un gros buffle et au vol d’oiseaux dans les couleurs du coucher de soleil.

19h00, retour vers le camp pour un bon repas préparé sur le feu de bois en cuisine qui sera suivi d’une soirée autour d’un feu de camp avec chansons et danses africaines.

La nuit a été fraiche, ce qui change de Niamey. Le problème, c’est qu’on nous avait annoncé une nuit en gîte, donc nous n’avions amené aucune couverture et au Niger, un gîte veut dire tente et non bâtiment en dure… donc quelques petits exercices pour nous réchauffer:



Ce deuxième jour, nous sommes toujours motivées pour partir à la recherche des lions. Sur la route nous croisons beaucoup d’animaux et d’oiseaux plus ou moins gros : des pintades (espèce la plus répandue dans le parc),


des crocodiles (bébé ou adulte),



Mais aussi des animaux inconnus en France qui ressemblent à des antilopes :
des cobes de buffons,

des ourébis,

et des hippotraques, animal très rare qui détallait avant que je puisse le prendre en photo.

Et les lions? Malgré une technique d’approche originale, les appâter avec des biscuits ou des carottes à travers la vitre, ils ne sont pas venus.




Cependant, nous avons fait d’autres découvertes:
les baobabs avec leurs fruits qui pendent (lorsqu’on casse la coque, on sort une gomme que l’on suce mais interdiction de les cueillir dans le parc),


le nid du tisserand gendarme qui pend comme une boule de noël dans un sapin,


des grandes termitières plus hautes qu’un homme,


une cabane construite très haut dans un baobab dans laquelle j’aurai bien passé le reste de ma vie,


des canyons faisant penser aux paysages de western


A force de voir tous ces animaux, cela n’aurait-il pas un peu déteint sur nous… ?





En début d’après midi, n’ayant toujours pas aperçu le lion, nous quittons le parc et sur la route du retour, nous nous arrêtons sur un marché dans un petit village. Cela fait me donne une sensation étrange de retrouver le bruit de la foule, d’être à nouveau arrêtée par les vendeurs ou suivie par les enfants. Pendant deux jours, j’avais goutée au calme de la nature et je m’étais totalement coupée de la civilisation. J’avais simplement vécue avec le rythme et les bruits de la nature, si reposant.

jeudi 18 février 2010

A la découverte des girafes...

Passionnée par la nature depuis mon enfance, je me régale de découvrir au Niger des espaces où la faune et la flore sont différents de ce que je connaissais jusqu’à présent.

Même si en France, j’ai eu l’occasion de me rendre plusieurs fois au zoo ou dans des cirques pour voir les animaux africains, se retrouver à quelques mètres d’eux en pleine nature, dans leur cadre de vie, est tout à fait différent.

J’ai donc eu la joie de me rendre deux fois, dans la réserve naturelle de Kouré, à 60km de Niamey, endroit réputé pour ses girafes.



Le Niger est le dernier pays d’Afrique où l’on peut encore voir une certaine espèce de girafe : la girafe peralta.
Ainsi, une centaine de girafes vivent en liberté dans la brousse tigrée du Niger (car lorsqu’on l’on prend une photo aérienne de ce type de brousse, les arbres dans le sable ressemblent au pelage d’un tigre).

Pour se rendre à la réserve de Kouré, un véhicule tout terrain est recommandé pour traverser la brousse. Si vous avez une caisse à l’arrière, ce sera encore mieux pour pouvoir les observer de loin et ressentir toutes les bosses du parcours.


Guide en train de diriger la voiture vers l'endroit où l'on peut voir les girafes
à l'aide d'un bâton pour indiquer la direction

A l’entrée du parc, vous devez prendre un guide qui vous accompagnera dans les endroits où l’on peut les trouver même si ce sont de grand animaux, les plus hauts de tous (5,50mètres et tout de même 1,80m à la naissance !!)

Os de girafe exposés à l'entrée de la réserve, qui montrent la taille imposante des girafes

En effet, les retrouver derrière les arbres n’est pas toujours simple.
Parfois, on pourrait croire qu’elles jouent à cache-cache…


En saison sèche, comme c’est le cas en ce moment, il faut parcourir plusieurs km avant de les voir, car elles sont constamment en recherche de nourriture et d’eau.

Leur menu du jour : des feuilles et les rameaux d’arbres et...


... des haricots des jardins!!! ce qui empêche une bonne entente avec les villageois. Mais ces derniers sont fautifs dans ces habitudes alimentaires. En effet, il y a quelques années, les feuilles d’arbres leur suffisaient mais les hommes ont procédé au défrichage et au déboisement.


Les girafes vivent en petits groupes dominés par un mâle mais conduit par une femelle. Ah quand on dit que les dames n’ont pas le sens de l’orientation !!


Et une girafe, ça court tout de même assez rapidement : jusqu’à 50km/h donc inutile de courir après pour essayer de l’attraper, surtout que lorsqu'elles sont à plusieurs, on dirait qu'elles ont une stratégie de fuite en partant chacune de leur côté...


Et quand vous l’admirez en train de marcher, vous constaterez une démarche un peu spéciale comme celle du dromadaire : elle marche et trotte en avançant alternativement les deux pattes droites puis les deux pattes gauches.


Pour les prendre en photo : la meilleure technique est d’avancer doucement et de prendre tout son temps. J’ai réussi à en approcher une à moins de 3mètres.


C’est très impressionnant. Nous étions à nous regarder en train de nous demander laquelle de nous deux avez le plus peur de l’autre.


Si vous les rencontrez vers 13h au moment de la forte chaleur, vous les verrez faire la sieste à l’ombre des arbres...
... pendant que d’autres préfèreront encore attraper quelques feuilles avec leur longue langue et leurs lèvres préhensiles.

Elles dégustent même les feuilles des arbres épineux et ne se font pas mal aux yeux grâce à leurs longs cils que ne sont donc pas là uniquement pour leur donner un regard d’ange.


Sinon, je ne sais pas pourquoi on représente les girafes en jaune avec des taches noires, il faudra que les dessinateurs y regardent de plus près : elles ont pelage ocre avec des taches de couleur marron.


Ah!!! il ne vous reste plus qu'à venir vous aussi les rencontrer, à moins que ne vous préfériez garder le souvenir de "sophie la girafe", votre jouet d'enfance favori...











lundi 8 février 2010

La fin des vacances: déjà...

Pendant 2 semaines, j'ai eu la joie de faire découvrir à ma petite soeur mes endroits préférés de Niamey et ses environs mais aussi de découvrir d'autres endroits plus lointains.
Ainsi, dans mes prochains articles, vous découvrirez à votre tour ces endroits insolites qui vallent vraiment le détour.

Merci Flo pour ces moments de rire...


Aujourd'hui, la reprise va être un peu dure après ces 15 jours de détente mais heureusement, j'aime beaucoup la mission pour laquelle je suis ici en Afrique et j'espère que tous ces efforts auront un jour des résultats.

Sur le sable... ou dans les airs...

Dans mon dernier article, je vous avez quitté avec la fraîcheur d’une nuit en pleine nature. Le lendemain, nous nous levons donc à l’aube, vers 6h30, pour pouvoir admirer le lever du soleil sur le fleuve. Je connais un point de vue en hauteur qui nous permet de surplomber toute la vallée du Niger et avoir une vue panoramique sur les champs de mil et les collines au loin. Nous ne sommes pas déçues par la beauté de ces couleurs changeantes de minutes en minutes : toute la vallée s’éclaire petit à petit.
Et surtout, nous apprécions les dernières heures de fraîcheur avant la chaleur de la journée.
Puis, retour au relais pour un petit déj, sur la terrasse au bord de l’eau. Les pirogues passent non loin. D’autres viennent accoster pour prendre des passagers et les emmener faire leur commerce.

9h30 : départ pour une randonnée un peu spéciale : pendant plus d’une heure, nous allons être ballotées, tantôt à droite et tantôt à gauche, à plus de 2 mètres du sol.
Vous l’avez deviné… Nous avons adopté le mode de transport du désert : la promenade à dos de dromadaire.

Et détrompez-vous : ce n’est pas si tranquille que cela. Déjà, se hisser sans tomber la tête la première par-dessus l’animal et puis rester assise sans tomber de sa monture : c’est vraiment du sport !!

Au cours de cette balade, nous grimpons sur le plateau caillouteux pour surplomber le fleuve et il fait bien chaud là haut:




puis nous descendons dans la vallée et traversons plusieurs petits villages animés. Les enfants accourent pour nous demander des cadeaux, les jardiniers se retournent pour nous dire bonjour. Dans ces villages, nous trouvons le même type d’école dans des bâtiments en dur, construites par des ONG.

Nous revenons au relais : dernières photos souvenir avec le dromadaire.



Puis, nous faisons la recharge en eau, pour le reste de la journée car il fait déjà plus de 35 degrés et il n’est pas encore 11h.

Mais une mauvaise surprise nous attend : le pneu d’un vélo est dégonflé alors que nous avons prévu le retour vers Niamey en vélo. Et en bonne vacancière étourdie, je n’ai pas emporté de pompe.
Il faut donc faire 2 km à pieds dans le sable, avec les vélos à la main, pour rejoindre le goudron.


Cette fois-ci, une bonne surprise nous attend : nous rencontrons des gendarmes sur le bord de la route en train de faire des contrôles. L’un deux nous regonfle le pneu et nous informe de la présence d’un vulcanisateur à 3km. C’est un homme qui répare les pneus. J’apprends ainsi un nouveau mot, ce qui me vaudra le rire de ce gendarme, tout fier d’apprendre un mot du dictionnaire français à une française !!

Au bout de 3km, le pneu tient toujours, nous décidons donc de poursuivre jusque Niamey, sachant que si ça ne tient pas, il n’y aura plus de poste de réparation. Mais je sais qu’il y a tout de même la possibilité d’embarquer à bord d’un taxi brousse en mettant les vélos sur le toit.

Après quelques pauses repos et quelques arrêts photos pour admirer les mini canyons creusés par l’eau pendant la saison des pluies,



nous arrivons à Niamey, ou plutôt l’entrée de Niamey, car il reste encore plus d’une demi heure de route.



Nous quittons la longue route tranquille pour laisser place au vacarme des klaxons et il faut alors se faufiler parmi les voitures et les taxis arrêtés le long de la route.

Nous arrivons en début d’après midi et quoi de mieux que quelques longueurs en piscine pour finir ces deux jours d’excursion…