lundi 18 janvier 2010

En route pour Torodi

Depuis mon arrivée au Niger, il y a presque 3 mois, je suis principalement restée sur Niamey, la capitale du Niger.
J’ai tout de même eu l’occasion de sortir deux fois dans le cadre de mon travail. Je vais vous raconter l’une de ces excursions, même s’il sera peut être difficile pour moi de vous décrire les paysages, les couleurs, les bruits, les odeurs si différents de ce que l’on habitude de voir, sentir et entendre en France. Mais quelques photos vous donnerons un petit aperçu de la beauté et de l’immensité de ces paysages.

Un matin de novembre, 6h45, je quitte le bureau avec mon assistant-traducteur. Nous marchons le long de la piste sablonneuse avant de trouver un taxi qui nous emmène à l’autre bout de la ville dans l’une des gares de taxi. Nous attendons alors le chauffeur de l’ONG qui s’est occupé de prendre nos billets la veille. Il a dû négocier le prix ainsi que notre transport à l’arrivée à Torodi de l’arrêt de taxi jusqu’au lieu de notre RDV. Nous sommes en effet attendus par le coordinateur d’un programme d’assainissement et d’hygiène pour qu’il m’explique son action et les résultats observés.


Arrivés vers 7h15 à la gare de taxi, nous attendons jusque 9h05… que le taxi démarre. Pourquoi tant d’attente ? Il fallait que toutes les places soient occupées pour que le voyage soit rentable. Mais la notion de « plein » n’est pas la même en France et au Niger. J’ai donc fait le voyage avec 19 autres personnes dans un taxi conçu pour transporter 12 personnes, sans compter les nombreux bagages entre les pieds et sur le toit.

Mais en attendant que le taxi démarre, il faisait déjà chaud (plus de 30 degrés dehors) et pas de vent ; et lorsqu’il nous a fait monter et qu’à l’intérieur il faisait plus de 35 degrés, avec les odeurs corporelles, les marchands tournant autour cherchant à vous vendre n’importe quoi, ces 15 minutes m’ont semblé une éternité.



9h05, enfin le départ… et là toute cette attente est oubliée tellement le paysage est beau, mieux que dans tous les films ou les documentaires.






Ces couleurs de feu à perte de vue, ces oranges, ocres, marrons, violet… tout n’est que sable et cailloux parsemés de quelques arbustes ou palmiers et au loin ces collines de sables et de cailloux.





Nous croisons aussi des troupeaux qui viennent s'abreuver dans les mares:






Mais aussi une grande mosquée, construite en pleine campagne, magnifique face à la pauvreté des gens vivant aux alentours…






Puis nous passons par quelques villages construits le long de la route. La forme des habitations me surprend un peu : en paille avec un toit conique.



Il y a en aussi qui sont sans fenêtre : ceux sont des réserves pour les céréales (les greniers). Elles sont construites en hauteur pour ne pas que les animaux puissent manger ces céréales, et parfois, elles sont entourées de barrières en bois.


Les animaux (ici un âne à l'ombre) sont abrités par des abris de pailles soutenus par des piquets en bois pour supporter la chaleur. Ces mêmes abris construits dans les villages peuvent aussi servir les jours de marchés pour abriter les marchandises.




Nous passons aussi par des villages de plus grandes tailles avec une douane à l’entrée : le chauffeur doit s’arrêter pour payer un droit de passage.
Je prends le temps de regarder les étalages de viandes qui pendent sous le soleil, entourées par la danse des mouches…


Un peu après 10h, au bout d’une heure de transport (une soixantaine de km), le chauffeur nous fais signe que nous sommes arrivés à destination, Torodi. C’est une petite ville qui ressemble à beaucoup de quartiers de Niamey, avec des boutiques de tôles tout le long de l’axe principal. A notre arrivée, deux motos nous attendent pour nous emmener vers l’ONG.

Puis au bout d’une heure d’entretien, nous repartons vers le centre du village pour reprendre un taxi. Au bout d’une heure d’attente, un taxi nous prend et sur la route, il se remplira et transportera même un lourd chargement de plusieurs corbeilles de légumes qui seront vendus le lendemain sur le marché de Niamey.


Un long voyage pour une heure d’entretien… mais qui n’a pas de prix quand je repense à ces paysages d’une grande beauté, si secs et si désertiques


... et pourtant habités par des peuples qui ont toujours vécus ici. Pour certains, il leur faut faire des km pour avoir accès à un point d’eau potable. Pour moi, cela me semble infaisable quand on a grandi avec un robinet dans la main !!... Le développement des forages dans les zones reculées est donc d’une grande importance pour ces habitants.

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