dimanche 6 décembre 2009

Découverte de la culture africaine

Cela fait maintenant un mois et demi que je suis arrivée à Niamey, la capitale du Niger.
Plus de 50 jours que je côtoie les nigériens, que je leur dis bonjour ou « inakouana » (bonjour en haoussa, une des différentes langues locales). qu’on se salue en se disant: Comment ça va ? Comment va ta famille ? Et ton travail ? Et la fraîcheur ? Et les deux jours ? (c'est-à-dire comment se sont passés les 2 derniers jours).
Et je commence seulement maintenant à me faire des amis nigériens, depuis la fête de tabaski, cette grande fête que je vous ai décris dans mon précédent article : une grande fête où le dimanche, on invite sa famille, ses amis et ses voisins à partager le mouton.
Depuis ce jour, les familles m’invitent chez elles et je commence enfin à découvrir réellement la culture africaine : les rapports hommes/femmes, la place des femmes dans la famille. Mais aussi toute la vie qui se passe dehors : plusieurs familles qui vivent dans la même petite cour, la cuisine qui se fait sur un feu de bois, le pilon pour broyer les épices, la natte qui fait office de salle à manger, ou de chambre pour la nuit, les poules et les chèvres qui vivent dans la même cour que les membres de la famille, les enfants nus qui jouent dans la poussière…

Et cette famille qui m’offre son plat de pates au piment agrémenté de viande, son plat qu’elle a préparé exprès pour ma venue. En bonne européenne, je demande si je peux avoir une assiette et une cuillère car je n’ai pas encore appris à manger directement dans le plat, ainsi qu’un verre car je n’ai pas l’habitude de boire dans la carafe d’eau. Et oui, les manières de manger diffèrent d’une culture à une autre. Cette femme qui me sert a environ 16 ans. Elle ne connaît pas son âge car il n’y a pas de registre d’état civil où elle est née. Elle s’est mariée il y a deux ans. Ce qui me choque un peu, c’est sa timidité, elle n’aura presque pas ouvert la bouche durant tout le temps de ma venue. Mais son mari, très bavard, est vendeur dans la rue où je travaille. Il parle très bien le français et il m’explique beaucoup de choses sur sa culture.

Cette visite m’a donné envie de davantage connaître la culture africaine.

C’est pour cela que je me suis rendue au forum africain du film documentaire qui présente pendant une semaine du 1er au 8 décembre, un grand nombre de films réalisés par de grands réalisateurs africains, ainsi que des courts métrages réalisés par des étudiants en sociologie.
Voici donc quelques films que j’ai visionné :
Pour les courts métrages: « côté quotas » : toutes les tâches ménagères que réalisent la femme et leur non prise en compte par la société, un autre sur « la planification familiale » et un troisième sur la vie dans une tribue de Peuls.


Pour ce qui est des longs métrages : « Kini et Adams » réalisé par Idrissa Ouedraogo , auteur burkinabé ayant également réalisé « Kadie jolie ». C’est l’histoire de deux amis qui veulent retaper une voiture pour pouvoir quitter la brousse et aller vivre en ville pour y trouver un meilleur niveau de vie.
Un autre film: «Nyamanton, la leçon des ordures » de Cheik Omar Sissoko (ex ministre de la culture au Mali). C’est l’histoire d’une famille très pauvre qui ne peut pas payer un banc à son fils, obligatoire pour être admis dans la classe. Celui-ci doit donc travailler l’après midi après la classe pour se payer ce banc : il va être ramasseur d’ordures : il passe de maison en maison et collecte les ordures sur son chariot.

Et un dernier long métrage: "Drum" de Zola Maseko racontant la vie des Afriacins Noirs pendant l'apartheid en Afrique du Sud.

Tous ces films m’ont fait réfléchir sur la place des femmes et des enfants dans cette société : il y a encore beaucoup à faire pour que les droits de l’homme soient vraiment reconnus pour tous et deviennent réalité.


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