Le Niger commence à devenir une «terre connue » :
De plus en plus de choses qui me surprenaient à mon arrivée ou même me choquaient sont maintenant devenues banales, voir normales !!
Par exemple, lorsque que je continue la piste principale de notre quartier qui passe devant les bureaux d’ADRA pour me rendre au marché, des tas d’ordures sont amassés sur une centaine de mètres.
Mais je suis tout de même encore surprise lorsque je vois une vache ou une chèvre au milieu de ces ordures en train de brouter non pas de l’herbe mais du carton !!
Je commence également à être habituée à la circulation « à la nigérienne » :
Je deviens aussi une experte pour prendre le taxi : sur quelle voie me placer, dans quel sens et surtout ne plus me faire avoir sur le prix de la course : et oui, les étrangers sont la cible rêvée des vendeurs ou toute personne proposant un service. Les prix n’étant pas fixes, si l’on n’est pas un minimum au courant sur les prix, on peut payer le triple.
Et pour ce qui est du vécu de la culture africaine :
- Je déguste les beignets nigériens appelés « massa » accompagnés de poudre d’arachide et de piment,
- J’apprécie aussi la bouillie de mil,
- Je ne dis pas non lorsque je suis invitée à prendre le thé et discuter sur les coutumes du pays,
- Je commence à être invitée par plusieurs familles du quartier pour faire connaissance,
- Je suis souvent abordée par les jeunes gens qui veulent discuter, avoir mon numéro de portable et … demandent s’ils peuvent repartir en France avec moi…
- Je dois apprendre à vivre comme une « people » dans mon quartier. Je m’explique : quand je me promène, certains enfants me crient « bonjour Muriel ». Je leur demande comment ils savent mon nom : « mais vous êtes venue dans notre école d’ADRA ! ».
Sinon, côté vie professionnelle : un travail très enrichissant qui me passionne. Mon temps est partagé entre 2 projets (http://journaladra.blogspot.com/):
- Le suivi d’un centre de formation pour jeunes filles. Ce qui est le plus difficile pour moi est de savoir rester ferme et impartiale face à une ONG toujours plus demandeuse de fonds.
- Le projet d’hygiène par le lavage des mains : des rencontres dans des classes d’une école primaire pour comprendre le niveau des élèves, dans le but d’une création d’outils. Cependant, une question demeure : vont-ils être réellement adaptés au public ? En effet, même si je suis au Niger depuis deux mois, je ne connais pas encore assez la culture du pays pour connaître les codes culturels, les images utilisées pour décrire telle situation ou telle maladie…
Ainsi, après deux mois de vie au Niger, je peux dire que je me suis bien adaptée aux conditions de vie urbaine et je vois que je commence à vivre l’intégration dans ce pays car je compare de moins en moins ce que je vis avec ce que je connaissais en France.
Par conséquent, le bilan est positif.